EMISSION DITE DE "COGNAC"

EMISSION DITE DE "COGNAC" par le Dr DUVERGEY

Voir la série (ICI)


Cete série se compose de trois trimbres du type Coq : le 0,10 (630) vert jaune, le 0,40 (632) bleu, le 0,50 (653) rouge.

Ces timbres qui ont l'apparence d'être sans gomme ont été imprimés à Alger et ont été vendus en Corse, puis à Paris à partir du 15 novembre 1944.
Ils ont été surchatgés sur trois lignes :
F.M. (Franchise Militaire)
F.F.O. (Force Française de l'Ouest)
le chiffre de la nouvelle valeur, cachant l'ancienne valeur : 1,50 sur lr 0,10 - 1 sur le 0,40 - 0,80 sur le 0,50.

Il s'agit d'une surcharge typographique très soignée qui aurait été faite au début de l'année 45 dans une imprimerie parisienne.

Nous avons eu entre les mains une planche de 80 timbres de chacune des trois valeurs; il manquait les 20 derniers timbres du bas de telle sorte que les surcharges renversées, dont il existerait quatre exemplaires par planche ne se trouvait pas parmi les 80 timbres du haut donc doivent obligatoirement se situer dans les deux dernières rangées de la planche.

Ces planches examinées portent dans le coin supérieur gauches les numéros suivants : pour le 0,10 n° 01361, pour le 0,40 le n° 02083, pour le 0,50 le n° 17377. Ces trois feuilles sont d'origine car elle proviennent directement du commandement militaire de l'époque.

Pour la petite histoire de cette surcharge, voici les faits tels qu'ils se sont passés :

Le Général A. Gornis Desbordes, commandant la 19ème D.I. sur le front de lorient, avec P.C. à Vannes, a reçu fin mars 1945 la visite d'un "chargé de mission" porteur d'une lettre à entête de la Chambre des Députés, lettre d'introduction émanant du Président du Commité Départemental de Libération d'un département de l'intérieur.

Ce chargé de mission venait proposer les trois timbres surchargés et demandait au Commandant Militaire l'autorisation de cette émission et leur vente. Cette vente devait être faite dans un but d'entraide dont la division devait bénéficier.

Le général répondit qu'il n'avait aucune qualité pour valider une émission de timbres et que d'ailleurs ce timbre ne paraissait correspondre à aucun besoin du service postal aux armées.

C'est dans ces conditions qu'une feuille de chacune des trois valeurs fut offerte au commandant en tant que "souvenir", et ce sont ces feuilles que nous avons eu entre les mains.

Aucun de ces timbres n'a été utilisé pour la correspondance.

Le même chargé de mission est intervenu à nouveau en avril et mai 1945 auprès du commandement militaire, puis en février 1943 alors que le Général A. Borgnis Desbordes se trouvait avec sa division en occupation en Allemagne.

Cette surcharge a bien été effectuée au départ de bonne foi et dans un but philantropique, elle était destinée à servir dans la zone militaire de Lorient. Aussi, nous pensons que "émission de Lorient" conviendrait mieux à ces timbres qu'émission "dite de Cognac" dont nous n'avons pu connaître les raisons de cette appelation.

Le promoteur qui avait engagé des frais à la légère, achat de planches neuves, travail typographique de surcharges, fut fort déçu et à la suite de ces refus successifs, prit le parti de détruire son stock de timbres. Ce qui explique qu'actuellement il doit rester très peu de séries sur le marché.

En somme, timbres qui conservent un intérêt dans la collection Libération au titre de non émis, et n'ayant pas été utilisés pour la correspondance, séries relativement rares par suite de la destruction du stock.

Signalons pour terminer qu'en plus de cette série dite de Cognac, il n'existe que deux emissions Libération qui présentent une surcharge de franchise militaire, ce sont le timbre du Maquis du Loup (mercure 0,10) et les deux timbres de Mauriac (Mercure 0,10 et 0,30)